La chanson de la semaine – Evidemment – France Gal

Des mots sur les maux

Il y a des chansons qu’on ne peut pas écouter sans ressentir une émotion. Pour moi, la plus forte, quand on parle du deuil, c’est « Evidemment », écrite par Michel Berger et chantée par France Gall. Déjà parce que j’ai traversé de multiples deuils dans ma vie, mais surtout parce que les mots de Michel Berger sont d’une justesse incroyable.

L’histoire de la chanson

Le 14 janvier 1984, Daniel Balavoine meurt dans un accident d’hélicoptère lors du Paris Dakar. France Gall et Michel Berger sont dévastés par la perte de leur ami. Quelques mois plus tard, Michel mettra des mots sur leur souffrance. Cela donnera le titre « Evidemment », qui sort sur l’album « Babacar » en 1987. Le titre arrive en 6ème position du top 50 en 1988.

Pourquoi ça nous touche

La plume de Michel Berger décrit parfaitement bien la douleur liée au vide laissée par la personne. Particulièrement, les mots suivants résonnent particulièrement en moi « C’est comme une fatigue, un dégout ; qui ne change rien, qui change tout… »

Mais surtout ce refrain :

« Evidemment, Evidemment,

On tend son corps sur des accords qu’on aimait tant.

Evidemment, Evidemment,

On rit encore pour des bêtises, comme des enfants.

Mais pas comme avant… »

Tout est dit. C’est exactement ça.

Celui qui a déjà traversé un deuil reconnaitra ce sentiment. La vie qui continue, et en même temps cette impression d’être dans un instant suspendu, où tout s’est arrêté. Cette impression d’être dans une bulle, isolé des autres, qui eux, sont restés insouciants… Je m’arrête là, je pourrais y consacrer une thèse.

Pourquoi on l’écoute

Quand ça va pas, pour pleurer un bon coup.

Quand ça va bien, parce c’est une super belle chanson.

Quand on veut se rappeler un ami, un parent qui est parti.

En thérapie, quand on a du mal à mettre des mots sur nos maux.

Crédits : Evidemment – Album Babacar – 1986 – Apache Records. Texte et musique : Michel Berger. Interprétation : France Gall